Comment calculer son reste à vivre ?
Le reste à vivre est un indicateur clé dans le domaine bancaire. Avec le taux d’endettement, il permet aux banques d’en savoir plus sur le niveau de vie d’un foyer. Selon s’il est plus ou moins élevé, les établissements de crédit acceptent ou refusent un prêt immobilier. C’est dire toute son importance !
Comment calculer son reste à vivre ? Découvrez la formule et 2 exemples concrets pour vous aider dans les étapes de votre achat immobilier.

Qu’est-ce que le reste à vivre ?
La définition du reste à vivre est assez simple : il s’agit de la somme qu’il vous reste sur votre compte bancaire, chaque mois, après avoir payé toutes vos charges fixes.
Aussi appelées « charges incompressibles », les charges fixes représentent l’ensemble des dépenses obligatoires qu’un foyer doit régler de manière régulière, telles que les factures d’électricité ou encore les mensualités locatives. Si leurs montants ne sont pas forcément « fixes » (les factures d’énergie varient d’une échéance à l’autre), elles ne peuvent pas être entièrement supprimées et pèseront toujours sur le budget du foyer.
Une fois ces charges fixes payées, la somme restante (le reste à vivre) doit permettre de vivre dans des conditions décentes. Elle est exprimée en euros.
Le reste à vivre permet à chaque personne de payer ses dépenses courantes :
de nourriture ;
de vêtements ;
de transports (transports en commun ou essence pour son véhicule personnel) ;
de scolarité ;
de loisirs…
Il n’existe pas de définition légale officielle du reste à vivre. De ce fait, chaque établissement financier amené à calculer le reste à vivre l’aménage comme il l’entend.
Le reste à vivre peut être calculé dans plusieurs situations, par exemple :
par une famille pour connaître l’argent dont elle dispose chaque mois après avoir payé ses charges incompressibles ;
par une banque dans le cadre d’une demande de crédit immobilier ;
par la commission de surendettement de la Banque de France.
Pourquoi calculer le reste à vivre dans le cadre d’un prêt immobilier ?
Le calcul du reste à vivre poursuit un double objectif :
Éviter de mettre un emprunteur dans une situation économique difficile, car un reste à vivre trop faible peut l’entraîner rapidement dans une situation d'endettement, puis de surendettement. Le reste à vivre doit permettre de se nourrir, de se vêtir, de se chauffer, ou encore d’utiliser les transports normalement, sans restrictions particulières.
Éviter le défaut de paiement bancaire.
En calculant le reste à vivre, les banques jugent du risque d’insolvabilité de l’emprunteur. Il s’agit d’un critère fondamental : un emprunteur est jugé « insolvable » lorsqu’il n’est plus en mesure, immédiatement ou à court terme, d’honorer ses dettes auprès de ses créanciers, car ses dépenses dépassent ses revenus. Une situation que les banques souhaitent bien sûr éviter à tout prix.
Pour cela, calculer le reste à vivre d’un emprunteur est particulièrement intéressant pour les établissements bancaires : en s’assurant que ce dernier dispose chaque mois d’un surplus de revenus (une fois toutes ses dépenses incompressibles réglées), les banques s’assurent que les mensualités de crédit seront toujours honorées.
Afin de limiter encore davantage les risques d’insolvabilité, les banques utilisent également le taux d’endettement comme critère principal : ce taux est issu du rapport entre les revenus de l’emprunteur et ses futures mensualités de crédit. Longtemps fixé à 33%, depuis 2022, le taux d’endettement ne peut plus dépasser les 35% (sauf dans de très rares cas, lorsque le reste à vivre est très important).
Bon à savoir : La définition et la méthode de calcul du taux d’endettement sont précisées par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) dans sa recommandation du 27 janvier 2021.
Couplé au taux d’endettement, le reste à vivre est donc un indicateur clé dans la décision d’octroi ou non d’un crédit immobilier.
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Quelle est la formule pour calculer le reste à vivre d’un foyer ?
Pour calculer le reste à vivre, la formule à appliquer est la suivante :
Reste à vivre = Revenus du foyer - Charges fixes
Bien sûr, une fois cette formule connue, il est nécessaire de savoir précisément ce que l’on entend par « revenus du foyer » et « charges fixes ». Or, aucune règle légale n’encadre officiellement le calcul du reste à vivre, contrairement au taux d’endettement.
Ainsi, selon les établissements de crédits, les charges fixes et les revenus pris en compte peuvent être distincts.
1/ Calculer les revenus du foyer
Pour calculer le reste à vivre, les revenus du foyer pris en compte par les banques incluent notamment :
Les revenus liés à une activité professionnelle salariée ou non salariée. C’est le revenu net imposable qui est scruté. Doivent être produits :
- pour un salarié en CDI, les 3 derniers bulletins de salaire ;
- pour un fonctionnaire, les 3 dernières fiches de paie ;
- pour un salarié en CDD, les bulletins de salaire des 3 dernières années ;
- pour un entrepreneur, un freelance, un micro-entrepreneur, les bilans comptables des 3 dernières années.
Les indemnités chômage (ARE).
La pension de retraite.
Les revenus liés au patrimoine. En règle générale, les banques prennent en compte 70% des revenus locatifs. Ceci s’explique par le risque de vacances locatives, lorsque le bien loué n’est pas occupé (et donc, ne rapporte rien) pendant une certaine période de temps.
Bon à savoir : Certains établissements bancaires prennent en compte les aides sociales (allocations familiales, allocations logement…), la pension alimentaire ou la prestation compensatoire. Bien souvent, les revenus incertains (comme la part variable du salaire) sont pris en compte au cas par cas, en fonction du dossier de l’emprunteur.
2/ Calculer les charges fixes
Pour calculer le reste à vivre, les charges fixes prises en compte par les banques sont notamment :
Les mensualités futures du crédit immobilier demandé.
Les mensualités des éventuels autres crédits (crédits immobiliers supplémentaires, crédits à la consommation…).
Les pensions versées (pension alimentaire, prestation compensatoire…).
Les impôts ainsi que les taxes.
Les factures et abonnements (factures énergétiques, abonnement Internet…).
Les assurances (habitation, véhicule…)...
À noter : Cette liste n’est pas limitative. Certaines banques peuvent inclure d’autres charges fixes dans le calcul du reste à vivre, telles que les dépenses alimentaires, par exemple.
Exemples de calcul du reste à vivre
Voici 2 exemples concrets pour appliquer la formule et calculer le reste à vivre d’un foyer dans le cadre d’une demande de prêt immobilier.
Exemple 1 : Laura gagne 3 000 euros nets par mois. Elle n’a pas d’autres sources de revenus. Elle vit seule chez elle. Additionné à ses futures mensualités d’emprunt, l’ensemble de ses charges fixes représente 1 000 euros par mois. Elle n’a pas contracté d’autre crédit.
Son reste à vivre est de : 3 000 - 1 000 = 2 000 euros.
Exemple 2 : Pierre et Camille gagnent ensemble 4 000 euros nets par mois à eux deux. Leurs charges fixes couplées à leurs futures mensualités de remboursement représentent 1 500 euros par mois. Ils contractent également un prêt à la consommation pour acheter une voiture, qu’ils remboursent chaque mois à hauteur de 450 euros.
Leur reste à vivre est de : 4 000 - (1 500 +- 450) = 2050 1 600 euros.
Quel doit être le montant du reste à vivre ?
Il n’existe pas de valeur de référence pour le reste à vivre, à la différence du taux d’endettement qui ne peut pas dépasser 35% dans le cadre d’un crédit immobilier.
Ce sont les organismes bancaires eux-mêmes qui fixent le reste à vivre minimum.
Quel est le minimum vital pour une personne ?
La loi ne mentionne pas de reste à vivre minimum concernant le crédit immobilier. Ce qui n’est pas le cas concernant le surendettement.
L’article L731-2 du Code de la consommation considère que la part des ressources nécessaires aux dépenses courantes du ménage ne peut être inférieure, pour le ménage en cause, au montant forfaitaire du Revenu de solidarité active (RSA). C’est-à-dire, depuis le 1er avril 2022 (Décret n° 2022-699 du 26 avril 2022), 575,52 euros pour une personne seule.
Bon à savoir : Dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d'achat, le Gouvernement prévoit de revaloriser le RSA à hauteur de 4%. Le projet a été validé par l’Assemblée nationale le 20 juillet 2022. Si le Sénat l’approuve également, les montants pourraient être revalorisés ainsi :
598, 55 euros pour une personne seule.
1 058,33 euros pour une personne seule avec 2 enfants.
880 euros pour un couple sans enfant à charge.
Savoir calculer le reste à vivre est primordial avant toute demande d’emprunt immobilier. En effet, ce dernier permet à la fois de garantir des conditions de vie décentes à l’emprunteur, mais aussi de préserver les banques d’une éventuelle insolvabilité. Apprécié au cas par cas, il n’existe pas de montant minimum à respecter. La solidité du dossier et le taux d’endettement seront également observés avant qu’un crédit immobilier soit accordé.
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